Découvrir le pays d’Eklendys, c’est se lancer dans un voyage à la fois étrange et familier, dans l’exploration
d’une fresque immense et lacunaire dont chaque livre dévoile un pan de couleur : au fil de la lecture,
des chemins se rejoignent, des horizons se découvrent, c’est un monde qui s’éveille, lointain et pourtant si
proche.
En effet, le cycle Eklendys est avant tout une source de plaisir et d’évasion, mais aussi une façon de
s’aventurer, en différentes époques, sur les routes d’un pays qui n’existe pas (cette ancienne province d'Eklande) – au sein d’une Europe qui
existe bel et bien, celle de l’Est et de la Baltique, que l’on connaît si peu.
Cet exotisme inattendu se construit selon deux axes, historique et spatial, chaque livre ayant pour
point de départ le pays d’Eklendys, si profondément baltique dans ses moeurs, sa culture, ses paysages,
mais toujours à une période différente de l’Histoire, des origines à nos jours.
Un voyage dans le temps et l’espace, donc, mais livresque, puisque chaque volume se présente comme la
traduction d’un ouvrage réel, dont l’auteur (fictif) est le plus souvent identifié. Dans ce grand jeu d’illusion
littéraire, chacune des oeuvres a été retenue pour son intérêt historique, illustrant un moment-clef de la
vie eklendaise, mais aussi pour ses qualités intrinsèques : Eklendys est ainsi un hommage aux styles, aux
genres, aux littératures européennes, des premiers manuscrits médiévaux aux nouvelles écrites en « flux
de conscience », en passant par le roman-feuilleton, la saga viking, le roman d’apprentissage, le journal, le
roman épistolaire, le théâtre, le témoignage, le roman choral…
Une grande diversité de forme, reflet à chaque fois de l’époque concernée, mais surtout une profonde
unité de fond : dans chaque volume, le lecteur retrouvera le même goût pour des intrigues à la construction
solide, la même envie de raconter une bonne histoire, qui interroge son humanité. Eklendys confronte, au
fil des âges, des hommes et femmes qui nous ressemblent à des événements qui les dépassent de très haut
et menacent souvent de les écraser. D’où une peinture riche et nuancée de la nature humaine, dans sa complexité,
sa noirceur parfois, sa noblesse toujours.
Ces événements dramatiques s’appuient sur un respect méticuleux de la réalité historique, l’Europe du
Nord-Est offrant en cela un terrain de jeu d’une fabuleuse richesse, aussi foisonnant qu’il est généralement
méconnu dans nos contrées occidentales : le cycle entremêle ainsi sa fiction et le réel au point parfois de
faire douter le lecteur, l’entraînant toujours plus loin dans l’illusion.
Mais si Eklendys permet de s’immerger autant dans un monde fictionnel, c’est aussi en raison de sa
conception. Le cycle représente l’aboutissement de vingt-cinq ans de travail et de réflexion, depuis l’idée
du Livre d’Amertume, sorte de Big Bang d’où sont nés tous les autres titres de cet univers romanesque,
l’histoire à la source de toutes les histoires.
Cette construction ambitieuse, longuement mûrie, permet ainsi à chacun des romans d’Eklendys d’être
lu séparément, sans ordre imposé, tout en étant relié à tous les autres par un jeu subtil d’allusions, de réponses,
de références explicites ou de simples échos : autant
d’éléments narratifs donnant de la profondeur à chaque
ouvrage en soi mais qui, volume après volume, offrent aussi
une vision d’ensemble de la passionnante histoire eklendaise
au fil des siècles.
Bon voyage !